José María SICILIA
José María Sicilia est né à Madrid en 1954.
Il y entre à l’école des beaux-arts mais s’installe à Paris en 1980. Dans les années 80 et 90, il passe également beaucoup de temps à New York et s’impose comme l’un des précurseurs de la nouvelle génération de peintres espagnols.
Aujourd’hui, Sicilia possède des studios à Paris et à Majorque.
La fusion de l’esprit et de la matière est centrale dans l’œuvre de Sicilia. La matière y est fortement et sensuellement présente, alors qu’en même temps les œuvres évoquent des associations à quelque chose d’éphémère, de fragile et d’intangible. La lumière est au cœur de son art, immatérielle mais omniprésente, évanescente mais éternelle, comme emblème du mystère de la vie et de la mort.
Dans une interview, il déclare : “Art can supply beauty, but beauty is not a comfort … besides beauty is never in the artist’s eye, it is in the eye of the beholder”
Profondément sensible à la nature, José María Sicilia consacre une grande partie de son travail à questionner l’espace immatériel existant entre l’art et la vie, entre Eros et Thanatos.
Au-delà de leur immédiate et inquiétante beauté, ses œuvres nous transposent dans des territoires frontières, où le familier devient étranger et où la mémoire est mise en abîme.
Présentation de l’œuvre exposée au chai
Date d’acquisition : juin 2018
Exposée dans la cage d’escalier entre cuverie et cave d’élevage
El Instante, 2015
Travail sur les chants d’oiseaux et les sonogrammes transcrits en images
Avec El instante José María Sicilia approfondit sa réflexion sur les sonagrammes qui sont des traductions de sons en formes.
La majorité des motifs peints ou imprimés sur papier Japon sont des représentations de chants d’oiseaux stylisés. La musicalité qui se dégage est due à une harmonie entre couleurs dynamiques ; on semble assister à un concert de chants dans une clairière au petit matin. « Rendre visible l’invisible » ; la formule est bien connue mais s’applique parfaitement ici. Tout au long de sa pratique artistique, Sicilia a traqué l’invisible en s’appuyant sur une esthétique du suspendu et du murmure.
“Le chant d’oiseau, c’est l’instant, seulement l’instant – pas le passé, pas le futur. Cet instant est une plénitude. On sait qu’on existe. Il nous donne
à manger, et en même temps, il nous mange. C’est la conscience de notre solitude. Plus mort que la mort, c’est le chant de l’oiseau qui vient de
disparaître. La durée du chant d’oiseau est faite d’instants sans durée. Cette durée, c’est la vie. Le chant d’oiseau immobilise le temps. Il exprime
l’extase. Il nous rend l’unité perdue. Ce temps ne coule pas – il jaillit.”
José María Sicilia