Interview avec Vincent Dienst, maître de Chai au Vignoble du Château de Bousval

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours professionnel?
Après mes études de bioingénieur à l’UCLouvain, je suis parti faire des vendanges au Domaine de la Vieille Julienne à Chateauneuf-du-Pape. Le travail dur, la convivialité et l’univers du vin m’ont directement plu. J’ai alors suivi un Master de 2 ans en Viticulture-Oenologie à Montpellier et Bordeaux qui m’ont donné le diplôme d’œnologue. A la fin de ce Master, j’ai effectué un mémoire de fin d’études sur le potentiel viticole belge et je me suis rendu compte qu’il y avait un réel potentiel dans notre pays. Amoureux du Chardonnay et du Pinot Noir, je suis parti dans différentes régions (Bourgogne, Champagne, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande) qui cultivent ces cépages afin d’apprendre à les vinifier dans des terroirs différents. Je suis ensuite revenu en 2016 en Belgique où j’ai eu la chance de rencontrer l’équipe du Vignoble du Château de Bousval et Monsieur Michel Verhaeghe qui m’a donné peu à peu les rênes de la vinification.
 
Quel est ton rôle au Château de Bousval?
Je suis responsable de toutes les étapes entre le raisin et la bouteille de vin : pressurage, fermentation, élevage, assemblage, clarification, mise en bouteille et étiquetage.
Chaque année, j’en apprends davantage sur notre terroir et essaye d’adapter au mieux mes pratiques en fonction de ce que la nature nous offre.
Je suis également en lien étroit avec nos différents distributeurs professionnels (cavistes, restaurants) car j’aime avoir leurs retours sur nos vins.
 
En dehors du vin, quelles sont tes passions?
Sortir au grand air : rouler à vélo, courir, escalader et gravir les montagnes. J’adore également lire, surtout les classiques de la littérature française.
 
Qu’est-ce que le Château de Bousval représente pour toi?
Une vision avant-gardiste, un projet au sein duquel il ne faut pas avoir froid aux yeux. Une forme d’expression d’un terroir unique. Et aussi une équipe très soudée.
 
Quel regard portes-tu sur l’avenir du vin en Belgique?

Un regard sans doute paradoxal. Le réchauffement climatique augmente globalement le potentiel viticole mais certains évènements climatiques extrêmes (gels tardifs, grêle, pluies diluviennes, épisodes de sècheresse) nous compliquent la tâche.

Il y a un réel engouement envers la viticulture belge avec énormément d’enthousiasme de la part de nouveaux porteurs de projet. Mais beaucoup d’entre eux ne se rendent pas compte de la complexité et de la quantité de travail nécessaire pour gérer un vignoble.

 
As-tu une anecdote ou un beau souvenir (au Château de Bousval) à nous partager ?
Lorsqu’on termine la taille en hiver, on fait à chaque fois un barbecue dans les parcelles en brûlant les sarments de vigne. C’est à chaque fois un moment très convivial où nous avons la satisfaction du travail bien accompli. J’estime aussi beaucoup les moments privilégiés lorsque mon épouse me rend visite lors des vendanges accompagnée de mon fils qui goûte déjà nos jus de raisin avant la fermentation !