Interview de Johann Glaes, tractoriste et vigneron
Depuis ses premiers pas dans une ferme de village jusqu’à ses aventures viticoles en Italie, Johann, notre tractoriste, a toujours été animé par sa passion pour l’agriculture. C’est en Italie qu’il découvre l’art de la viticulture. Il y apprend aussi à apprécier le vin. Aujourd’hui, Johann met son savoir-faire et son enthousiasme au service de nos belles vignes wallonnes.
1/ Johann, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours professionnel ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours été passionné par le monde agricole. J’ai passé de nombreux moments à travailler dans une ferme de mon village, ce qui m’a conduit naturellement à choisir des études d’ingénieur agronome. J’ai ainsi obtenu mon diplôme à Gembloux en 2014.
J’ai débuté ma carrière en tant que meunier. J’ai produit de la farine bio pendant un an et demi. En 2017, je suis parti en Italie pour travailler dans les vignes durant deux ans, d’abord en tant que Wwoofer, puis comme saisonnier. J’ai eu l’opportunité de parcourir plusieurs régions : le Trentin, la Vallée d’Aoste, la Toscane, les Marches, et la Sicile. Cette expérience incroyable m’a permis de découvrir le monde de la viticulture.
En 2019, je suis rentré en Belgique et ai commencé par travailler quelques mois comme saisonnier ici, à Bousval, avant de me lancer dans différents domaines viticoles à travers la Wallonie. Depuis février 2024, je suis de retour au Vignoble du Château de Bousval, cette fois à temps plein.
2/ Peux-tu nous parler de ton expérience en Italie ? Qu’as-tu appris en travaillant dans ces différentes régions viticoles ? Y a-t-il une région ou un domaine qui t’a particulièrement marqué ?
Je partais d’une page blanche. Je ne buvais pas de vin et ne connaissais rien du monde viticole. J’ai donc tout appris à partir de zéro. La viticulture, le travail en cave, la commercialisation, etc.
Mes deux régions préférées sont le Trentino et les Marches. Et le domaine qui m’a marqué est le domaine Eredi di Cobelli Aldo dans les Dolomites.
3/ Quel est ton rôle au vignoble ?
Je suis le tractoriste du vignoble mais le travail est très varié. En hiver, ce sont la taille et le liage qui occupent mes journées. En saison, je remonte sur mon tracteur pour les pulvérisations bio et biodynamiques, le travail du sol, l’entretien des machines, etc.
4/ Selon toi, quelle est la plus grande difficulté dans ton travail ? Et quel est ton plus grand plaisir ?
La principale difficulté réside dans le maintien de la concentration lorsque je passe de longues heures sur le tracteur. Avec nos vignes à haute densité et des inter-rangs étroits, la vigilance doit être constante. Mon plus grand plaisir est de faire partie d’un projet d’équipe dont l’objectif commun est de cultiver les meilleurs raisins possibles.
5/ En dehors de la viticulture, quelles sont tes passions ?
J’ai une passion pour la découverte des vins d’Europe, je fais d’ailleurs partie d’un groupe de dégustation. J’aime également la cuisine et les bons produits. Une autre de mes passions est l’Italie : je m’y rends deux à trois fois par an. J’adore ce pays ! J’aime y faire de la photo. L’Italie est une source inépuisable de paysages magnifiques.
L’endroit que j’aime le plus se trouve dans les montagnes du Trentino, chez mes amis, la famille Cobelli. Ils m’ont transmis leur passion pour la vigne et le vin. Cela a vraiment changé ma vie !
6/ Avais-tu déjà travaillé en biodynamie avant de découvrir le Vignoble du Château de Bousval ?
Oui, quatre des cinq vignobles où j’ai travaillé pratiquent la biodynamie. C’est d’ailleurs en Italie que j’ai découvert cette méthode, qui m’était alors totalement inconnue.
7/ Quels types de vins européens t’intéressent le plus ? Y a-t-il des régions ou des styles qui t’ont particulièrement marqué lors des dégustations ?
J’ai des goûts très variés, et ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est de découvrir de nouveaux vins. Chaque verre est une invitation au voyage.
8/ As-tu un plat préféré que tu aimes cuisiner, peut-être en accord avec un vin particulier ?
Des pâtes sardines et fenouil avec un bon Verdicchio des Marches !